Les élèves et les enseignants des 400 établissements de campagne viennent d’entamer la dernière semaine pour l’année scolaire, mais aussi pour la dernière ouverture des portes de leurs classes. Pourtant, le 25 avril dernier lors du Grand Débat, Emmanuel Macron avait annoncé qu’aucune école ne fermerait ses portes jusqu’en 2022, c’est-à-dire à la fin de son mandat. Toutefois, cette décision a été prise sans le consentement des maires. Cette résolution a été prise pour satisfaire les requêtes des Gilets jaunes, mais la situation actuelle va dans le sens opposé de cette grande promesse.
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400 établissements ruraux concernés
A la fin de semaine, début des grandes vacances, un grand nombre d’établissements mettront les clés sous la porte. Plusieurs maires et communautés des communes ont ainsi tranché sur la question. Cette décision va entraîner la fermeture de 400 écoles, d’après les chiffres révélés par une enquête effectuée en mai, par le ministère de l’Éducation nationale. Toujours d’après les résultats, 150 écoles seront fermées définitivement sur initiative de l’administration. Une légère baisse a été constatée, car ce nombre était de 186 à l’origine. Le reste, soit les 250 établissements, se soumet au projet de regroupements ou de fusions décidés par les élus.
L’exemple de la Somme montre l’image réelle de ce changement radical. D’après Jean Hubac, directeur académique de l’Éducation nationale dans ce département « 30 fermetures sont prévues à la rentrée ». Pour 3 écoles, la décision a été prise par l’Éducation nationale, jugeant que ces écoles à classe unique sont menacées par la diminution progressive des nombres d’élèves. Le reste relève du choix de trois communautés des communes, qui ont préféré réaliser une refonte et apporter une normalisation au sein des classes de la maternelle et élémentaire.
Dans les villages, certains résidents parlent d’un éloignement de l’école. Dorothée Farcy, une enseignante en primaire, faisant partie du syndicat Snuipp dans le département souligne qu’« On est en train de casser la relation sociale de nos villages avec ces cartes scolaires, qui servent d’abord à remplir les classes »
Une tendance dans les communautés des communes
Ces regroupements ne sont pas nouveaux au sein des communautés des communes. Il s’agit d’une tendance qui sévit depuis quelques années dans les départements ruraux. Leur objectif est de proposer des écoles nettement plus modernes, disposant de tous les équipements indispensables. Cette décision vise aussi à réduire la facture au niveau de l’entretien. Ainsi, cette tendance progressive amène les écoles dans plusieurs communes à rejoindre le projet des Regroupements pédagogiques concentrés ou RPC. Cette restructuration est une suite logique de la réorganisation au sein des collectivités locales et des regroupements des communautés des communes entamées en 2017. Ainsi, les zones qui naissent de ces fusions sont plus élargies et débouchent vers un choix plus important sur les compétences.